La Coalition contre la répression et les abus policiers (CRAP) été formée dans la foulée des événements qui ont suivis la mort de Fredy Villanueva, un jeune homme qui était âgé de 18 ans lorsqu'il a été abattu par l'agent Jean-Loup Lapointe, à Montréal-Nord, le 9 août 2008.
La CRAP rassemble des organismes ainsi que des individus de différents horizons qui ont comme point commun de s'être sentis profondément interpellés à la fois par la mort de Fredy Villanueva, par les relations difficiles entre les policiers et certains membres des communautés culturelles de Montréal-Nord et par le contexte social quelquefois éprouvant dans lequel évoluent plusieurs citoyens vivant dans cet arrondissement.
La CRAP a réussit à se faire reconnaître auprès du public en tant qu'acteur crédible dans le débat public entourant la gestion du dossier Villanueva par les autorités publiques. Outre ses divers points de presse, la CRAP compte un certain nombre d'événements publics à son actif, soit :
– Le 11 octobre 2008, la CRAP organisa une « Grande manifestation familiale », qui fut endossée par plusieurs organismes, soit la Maison des Jeunes de Côte-des-Neiges, le Millions More Movement (MMM), CUMAJ, l'institut Barrow de leadership Communautaire, Antifa-Montréal, l'Association Étudiante du CÉGEP du Vieux-Montréal (AGECVM), le Syndicat Étudiant du CÉGEP Marie-Victorin (SECMV), Libertad, Mères et Grands-Mères pour la vie et la justice (Saint-Michel), le Comité de Mobilisation du SECMV, le PCR, la NEFAC, Head and Hands et le Centre de formation Jean-Paul Lemay. Plus de 600 personnes répondirent à l'appel de la CRAP et marchèrent pacifiquement dans les rues de l'arrondissement de Montréal-Nord. La marche se termina sur le lieu même de l'intervention policière qui coûta la vie à Fredy Villanueva. Des discours furent alors prononcés suivis de performances d'artistes hip hop;
- Le 24 novembre 2008, la CRAP mobilisa une cinquantaine de personnes pour assister à la séance du Conseil municipal de Montréal et ainsi profiter de la période des questions des membres du public pour demander des comptes au maire de Montréal, Gérald Tremblay, au sujet de certaines de ses interventions dans l'affaire Villanueva. Or, les autorités préférèrent plutôt faire appel aux forces policières et interdire l’accès à l’hôtel de ville aux manifestants, au public ainsi qu’aux journalistes venus assister à la période de questions. Une foule de gens prit alors la rue pour manifester pacifiquement contre ce déni de démocratie;
– Le 13 décembre 2008, la CRAP organisa un « Tournoi de dés » en l'honneur de Fredy Villanueva au même endroit où survint l'intervention policière du 9 août 2008. Une centaine de personnes bravèrent la température peu clémente pour se joindre à cet événement lors duquel plusieurs participants exprimèrent leur déception face à la décision de ne pas aucune accusation contre l'agent Jean-Loup Lapointe;
- Le 15 décembre 2008, la CRAP mobilisa à nouveau une cinquantaine de personnes pour prendre part à la période des question du Conseil municipal de Montréal. Cette fois-ci, les militants de la CRAP purent adressés leurs questions aux responsables politiques de la ville, incluant le maire de Montréal, Gérald Tremblay. Toutefois, le président du Conseil municipal, Marcel Parent, coupa court aux débats en empêchant plusieurs personnes de s'exprimer sous prétexte qu'il y avait déjà eu un nombre suffisant de questions qui avaient été posées sur un même sujet;
– Le 7 février 2009, la CRAP organisa en collaboration avec la famille Villanueva l'événement intitulé « Marchons avec les Villanueva », lors duquel environ 150 personnes marchèrent pacifiquement dans les rues de Montréal-Nord pour demander au gouvernement québécois de respecter sa promesse d'assumer les frais de représentation légale des deux jeunes hommes qui ont été blessés par balles lors de l'intervention policière du 9 août 2008, soit Denis Méas et Jeffrey Sagor Métellus.
Fredy Villanueva