Ce qu'ils ont dit...

« Le Gouvernement du Québec doit revoir immédiatement sa position qui consiste à ne pas défrayer les frais d'avocat pour les jeunes qui doivent comparaître à l'enquête publique du coroner sur l'intervention fatale à Montréal-Nord le 9 août dernier. Pour le CRARR, priver ces jeunes et leurs familles des ressources adéquates pour se préparer et témoigner à l'enquête publique le mois prochain porte atteinte aux droits constitutionnels de ces personnes. Ce geste compromet les valeurs fondamentales québécoises de justice et d'équité et entraînera de lourdes conséquences pour ces jeunes, la communauté de Montréal-Nord, la confiance du public à l'endroit de la justice et la cohésion sociale en général. »

- Centre de recherche-action sur les relations raciales.


« Il est inadmissible que l'on ne donne pas aux deux autres jeunes présents, blessés par balles rappelons-le, les moyens de se préparer et d'être assistés durant toute l'enquête publique pendant que les policiers impliqués seront quant à eux représentés par pas moins de six avocats. Ce déséquilibre doit être corrigé! »

- Françoise David,
porte-parole de Québec solidaire.


« Au moins cinq des six avocats qui représentent les policiers sont payés avec des fonds publics. Ce n'est pas un privilège qu'on demande. Ça s'est déjà fait dans d'autres circonstances, lors de commissions d'enquête. »

- Me Alain Arsenault,
avocat de Jeffrey Sagor-Métellus.


« Mes clients sont encore sous la menace d'avoir des accusations criminelles contre eux. Là, on demande à des jeunes qui n'ont pas de moyens de se présenter dans une enquête publique sans avocats, et peut-être de s'auto-incriminer sans avoir accès à un avocat. Je trouve qu'il y a des questions à se poser au niveau de leurs droits et au niveau de la Charte. »

- Me Jacky-Éric Salvant,
avocat de Denis Méas.


« Il n'y a pas lieu ici pour le ministère public de lésiner sur la représentation juridique des familles: celle des policiers, elle, sera blindée. D'autant qu'à ne pas vouloir payer, il se trouve à contredire sa propre démarche. Il s'expose à salir la crédibilité d'une enquête publique qu'il a eu la bonne idée d'instituer dans le dessein, justement, de voir le débat autour du décès de Fredy et des émeutes que sa mort a déclenchées ne pas en rester là. (...) C'est pour toutes ces raisons que le gouvernement devrait payer aux trois familles leurs frais d'avocats. »

- Guy Taillefer,
éditorialiste au journal Le Devoir.


« Nous ne sommes pas les seuls à vouloir savoir cela. Il y a aussi toute la population qui veut savoir ce qui s'est réellement passé. Pour cela, ça nous prend une enquête complète, équitable et juste, et ça nous prend les moyens pour faire cela. »

- Patricia Villanueva,
soeur de Fredy.


« Si le ministre Dupuis maintient son refus à cet égard, l'enquête publique risque malheureusement de se dérouler dans un climat ne permettant pas de contribuer à apaiser les tensions à Montréal-Nord. »

- le député de Chambly Bertrand St-Arnaud,
porte-parole de l'opposition officielle
en matière de sécurité publique.


« C'est le ministre qui a choisi de restreindre la portée de l'enquête. Il devrait faire un compromis et payer les frais des familles des deux blessés pour la (courte) durée de l'enquête. (...) Trois semaines d'audiences, quelques jours de préparation au tarif de l'Aide juridique, ce n'est pas un effort financier insurmontable. Ce n'est pas cher payer pour que ces jeunes se sentent respectés dans cette enquête, quel que soit son nom, et qu'elle commence avec un minimum de sérénité. »

- Yves Boisvert,
chroniqueur à La Presse.


«  Peut-être les policiers ont agi en légitime défense, mais comment voulez-vous que ces deux jeunes-là, qui n'ont absolument aucune expérience devant les tribunaux, commencent à contre interroger les témoins alors que les parties opposées ont des avocats chevronnés, avec un budget illimité. (...) Ça va être décidé d'avance si ces personnes ne peuvent pas avoir les outils nécessaires. Comment voulez-vous que quelqu'un sans expérience passe à travers les 1000 pages de la preuve, soit capable de poser des questions intelligentes. C'est impossible. »

- Me Jeffrey Boro,
avocat criminaliste et président sortant du Congrès juif canadien.


« Ce qui est important, c'est qu'au bout de l'exercice on ait fait le tour de la question, qu'on ne laisse pas ça en suspens et qu'on ne remette pas en question les conclusions parce qu'il manquait un avocat. Qu'on fasse un exercice utile et non futile. »

- la députée de Lotbinière Sylvie Roy,
porte-parole de l'Action démocratique du
Québec en matière de sécurité publique.