Tournoi de dés au parc Henri-Bourassa: On ne joue pas avec nos vies!

Montréal, le 11 décembre 2008 - La Coalition contre la Répression et les Abus Policiers (CRAP) dévoile ses plans pour le 13 décembre prochain: elle invite la population à participer à un Tournoi de dés au parc Henri-Bourassa pour défier le règlement invoqué par les autorités pour justifier l'intervention policière qui a mené à la mort de Fredy Villanueva. Les policiers utilisent à tous les jours des règlements municipaux de manière discriminatoire pour cibler des gens à cause de leur couleur de peau, de leur âge ou de leur classe sociale. C'est l'absurdité de ces règlements municipaux que nous allons défier samedi.

 

La CRAP soulève aussi de nouvelles questions relativement à la récente décision de ne porter aucune accusation contre l'agent Jean-Loup Lapointe, et ce, avant même que le juge Robert Sansfaçon n'ait commencé à siéger à titre de coroner ad hoc. On sait que le juge Sansfaçon n'en n'est pas à sa première enquête publique sur une mort d'homme causée lors d'une intervention policière. En effet, en 1986-87, le juge Sansfaçon avait présidé une enquête publique sur la mort du manifestant Gaston Harvey, qui décéda suite à une prise du cou faite par un agent de la SQ. À l'époque, le Procureur général du Québec avait attendu après la fin de l'enquête publique avant de se prononcer sur l'opportunité de porter des accusations contre les policiers impliqués dans l'affaire.

 

Dans l'affaire Villanueva, le gouvernement a une fois encore demandé au juge Sansfaçon de présider l'enquête publique. Or, contrairement à l'affaire Gaston Harvey, les autorités en matière de poursuites criminelles et pénales n'ont pas attendu la conclusion de l'enquête publique avant d'annoncer leur décision de ne porter aucune accusation contre le policier qui a tiré sur Fredy Villanueva. 

 

Dans les deux cas, il s'agit de bavures policières qui ont choqué à leur façon l'opinion publique québécoise. Dans les deux cas, le politicien qui exerçait la fonction de Procureur général était membre d'un gouvernement libéral. Et pourtant, le gouvernement libéral actuel a choisi de procéder de manière inverse dans l'affaire Villanueva, en blanchissant le policier avant même la tenue de l'enquête publique. Le gouvernement Charest n'a pas expliqué la logique derrière cette étonnante différence de traitement. 

 

Les liens suspects entre le parti libéral de Jean Charest et la puissante Fraternité des policières et des policiers de Montréal (FPPM) soulèvent également des questions troublantes. Comment le gouvernement Charest explique-t-il que deux anciens présidents de la FPPM se sont portés candidats sous la bannière libérale lors des deux plus récentes élections générales québécoises? En effet, Yves Prud'Homme, candidat libéral dans Rousseau lors des élections du 26 mars 2007, a présidé la FPPM de 1988 à 1998. Ensuite, Georges Painchaud, candidat libéral dans Vachon lors de la récente campagne électorale, a quant à lui présidé la FPPM de 2001 à 2005.

 

Enfin, nous annonçons la tenue d'une autre manifestation dès lundi le 15 décembre à 18h à l'Hôtel de Ville de Montréal pour dénoncer le fait que le maire Tremblay nous a empêcher d'assister au Conseil municipal lors de notre dernière manifestation le 24 novembre. Alors que nous voulions juste lui poser des questions, Tremblay a répondu en mobilisant une armée de policiers pour une manifestation pacifique et en mettant des grosses chaînes en métal sur les portes de l'Hôtel de Ville. Lundi, nous tenterons pour la deuxième fois d'aller poser des questions au maire Tremblay et de lui crier haut et fort que nous ne voulons plus jamais d'abus policiers impunis.